Shampoing : J’suis verte s’arrache les cheveux

No-poo : L'asperge parisienne, par Polo

Shampoing

J’suis verte s’arrache les cheveux

 

Adeptes du cheveu qui crisse, du shampoing, après-shampoing, avant-shampoing, pendant-shampoing : saviez-vous que vous avez tous ces produits livrés d’origine, gratos, nature, sans emballages, à la naissance ?

En effet, le sébum, c’est fait pour protéger le cheveu, de la racine à la pointe. Mais en l’éradiquant dès qu’il se pointe à la racine, il n’a même pas le temps d’arriver jusqu’aux pointes. Tu me suis ? Alors, il se vénèr et envoie le matos par paquets de douze. C’est le fameux « racines grasses-pointes sèches ».

Au-delà de l’aspect esthétique, j’ai longtemps souffert de gratouillis, croûtes, pelloches, et autres joies Pétrole Âne, en un mot : de dermite séborrhéique. Aujourd’hui : a pu !

No-poo : j’me gratte la tête

Cela va faire 4 ans que je n’ai pas utilisé de shampoing. Tout est parti de l’article d’Antigone XXI * sur le sujet.

Cela consiste à progressivement se détacher du shampoing en espaçant puis en substituant par un nettoyant alternatif : c’est le « no-poo« , ce qui ne veut pas dire arrêter de faire caca mais « no-shampoo« . C’est un processus très lent qui aboutit, en théorie, à zéro lavage nécessaire.

Ce procédé a l’avantage d’être écologique, puisque tous les produits de substitution sont non toxiques et biodégradables, donc bons pour nous et la planète. Les emballages ne sont en général pas en plastique, et on en utilise moins, vu que ce sont souvent des poudres à diluer.

En sus, ils ont le bon goût d’être assez économiques.

 

Les shampoings de substitution : les poudres

Ces produits se trouvent en magasin bio ou en ligne*. Il est à noter qu’ils sont tous naturels et pour la plupart issus du bon sens oriental ou indien.

Ces poudres sont à diluer avec de l’eau pour obtenir une pâte.
J’y ajoute 3 gouttes d’huile essentielle de Sauge Sclarée, anti cheveux gras.

  • Le bicarbonate de soude alimentaire

Non, ce produit ne sert pas qu’à récurer les commodités.
Il suffit de répartir la pâte obtenue partout sur le crâne, de massouiller un peu et de rincer.

+ rapide et simple

un peu abrasif, peut assécher les cheveux fragiles, mais le but est d’espacer les lavages de plus en plus

C’est l’option préférée de la blogueuse Antigone XXI qui donne moult détails dans son article.

 

  • Le rhassoul ou ghassoul

Derrière ce nom ne se cache pas un rongeur bourré mais une argile marocaine à transformer en pâte et à appliquer en masque sur les cheveux pendant une demi-heure (on peut aussi l’appliquer sur le visage les 10 dernières minutes). Ensuite, réhumidifier, massouiller et rincer abondamment.

+ doux pour les cheveux

long temps de pause, mais on n’est pas censé le faire souvent, et de moins en moins, avec le temps

La blogueuse Green me up en raffole, plus d’infos sur son blog*.

  • Le cidr ou ziziphus

No comment sur le nom, trop facile.

 dilué avec de l’eau, ça devient une pâte très élastique et difficilement rinçable, en tout cas à l’état pur

+ utilisé mélangé à du rhassoul, il assouplit sa texture et booste son efficacité

 

  • Le shikakai

Ce n’est pas la plainte d’un chien de bande dessinée mais de la poudre d’accacia indienne.

= même pouvoir lavant que le rhassoul

+ il sent très bon

 je n’ai trouvé que de petits paquets à l’épicerie indienne Velan à Paris, pas chers mais ils ne durent pas longtemps, du coup

les alternatives (aux alternatives)

 

  • l’oeuf

Non, ce n’est pas une de mes bonnes blagues :
Transvaser une oeuf entier dans une bouteille, percer le bouchon pour appliquer raie par raie.

Ca procure un lavage très doux (trop ?)

pas très durable pour les cheveux gras

+ Ca peut dépanner (not végane)

! il est indispensable de rincer à l’eau froide pour ne pas se retrouver avec des bouts d’omelette dans les cheveux.

  • Le « shampoing » sec, voire mouillé

Il sert à tenir entre deux « shampoings ».

J’ai essayé beaucoup de formules proposées par différents blogs :

  1. toutes sur une base de fécule de maïs, farine de riz ou argile blanche/verte absorbantes
  2. certaines ajoutent de la poudre de prêle, du bicarbonate
  3. selon la couleur de cheveu : du henné blond, de la cannelle, du cacao dégraissé, du thé, du brou de noix> option shampoing sec mouillé, dans un vapo avec de l’alcool (j’ai bouché plusieurs vapo)
    > option odeur : huile essentielle au choix, parfum

Au final, je suis revenue à la simplicité d’un ingrédient de base unique, en ce moment de la fécule de maïs que je ne peux plus manger, rapport au Candida.

  • Le Water only  : le Graal

Un nom tiré par les cheveux pour dire rinçage, mais amélioré : on alterne chaud et froid, un coup tête en l’air, un coup en bas, comme dirait Carlos. A un stade avancé du processus, cette technique peut s’avérer suffisante. Il paraît.

Mon verdict : mes cheveux sont aussi lourds après qu’avant, mais ça peut retirer des impuretés, voire un trop plein de shampoing sec. En terminant par un rinçage parfumé, ça peut améliorer une éventuelle odeur de poney.

Et après ?

  • Le rinçage : indispensable

Il rééquilibre le pH après un no-poo et démêle les cheveux et permet de les parfumer.

Dans un verre d’eau froide :

2 cuillers à soupe de vinaigre de cidre ou de jus de citron
3 gouttes d’huiles essentielles (Palmarosa, Ylang-Ylang…)

  • Le séchage : pas

Le sèche-cheveux abîme les cheveux.
Par ailleurs, il faut savoir que quand on n’enlève pas le sébum, le séchage est beaucoup plus long, d’autant plus à l’air libre, vu que l’eau n’est pas absorbée par le cheveu ainsi protégé naturellement.

  • Le brossage : le secret

Il sert à retirer les impuretés mais aussi à répartir le sébum jusqu’aux pointes.
A faire durer, et renouveler si possible deux fois par jour. Moi je ne le fais qu’une fois, après j’ai plus envie de me décoiffer, vu que ma coiffure tient avec mon sébum-gel naturel force 1000, et j’ai l’impression qu’ils se salissent moins attachés.

Nettoyage de brosse quotidien indispensable.

  • L’après-shampoing ?

Il devient inutile, de fait, car le sébum peut à nouveau faire son boulot nourrissant sans être karcherisé à longueur de semaine.

Mais au départ, si vos cheveux sont secs ou abîmés, et que vous voulez réparer vos cheveux ou les nourrir avant un bicarbo ou un rhassoul, vous pouvez faire un « bain d’huile », c’est-à-dire vous enduire les cheveux d’huile d’olive par exemple, ou de nigelle, d’avocat, jojoba, coco, ou encore de karité.

Epilogue technique

Comme pour tout, tout est dans la mesure : aussi naturels soient-ils, les produits comme le bicarbonate, la maïzena et le vinaigre de cidre doivent être utilisés sans excès car ils peuvent, eux aussi, agresser le cuir chevelu et provoquer la surproduction de sébum.

 

Le club des cheveux gras

Nous sommes plusieurs amies à nous être lancées dans l’aventure en même temps. L’une a finalement cédé sous la pression du sébum, elle a replongé dans le shampoing. Une autre, ainsi que sa mère et son mec, oui Messieurs, ont suivi le processus sans pression ni trop de méthode et ont rencontré le succès : leurs cheveux n’ont plus besoin d’être lavés. Ils sont naturellement propres et sentent bon.

Je suis jalouse, car moi je me suis documentée, j’ai expérimenté, j’ai transmis les infos, suivi le programme méthodiquement pendant des années, j’ai même atteint deux fois l’étape ultime du « mois sans rien », autrement appelé « cure de sébum », inutile de vous faire un dessin. Normalement, après ce stade, on est censé être libérée de tout shampoing.

Macache. Mes cheveux graissent et commencent à dauber au bout de trois jours, comme avant. La faute à Paris ? Ma nouvelle vie campagnarde le dira.

 

Bilan : ma routine Moyen-âge

Je tiens bon, j’ai juste arrêté d’essayer d’espacer plus les « lavages » : une fois par semaine, j’alterne bicarbonate et rhassoul, les deux poudres qui m’ont le plus convaincue. Ca aura au moins réduit ma consommation d’eau et de temps par rapport à avant, car j’ai les cheveux ultra longs et même avec le sidecut (rasage de la tempe), ça fait du monde. Au milieu de la semaine, je me saupoudre la tête de fécule pour patienter. C’est le moment où ça commence à sentir le hérisson, comme dit M.Patate, alors je vaporise mon mélange cache-misère à la Moyen-âge :

vinaigre de cidre + huile essentielle + eau

Et là, M.Patate trouve que ça sent le pipi, le vinaigre. Mais ça s’évapore vite, et c’est à ce stade que je commence à simplement empester les huiles essentielles.

En revanche, il paraît que le côté gras ne se voit pas (contrairement au début où mon frère me demandait quelle huile j’avais appliquée. Oups : aucune), il est vrai que mon sébum est moins productif qu’avant. Ou alors mon entourage est très poli. Mais j’ai la sensation d’avoir tout le temps les cheveux sales, en tout cas à partir de J+2. Bon ben, j’essaie d’être inventive en coiffures.

Conclusion : soyons flemmards

J’apprends à être philosophe et à adapter ma conception du « propre ». Car à trop décaper, à exterminer tout notre système de maintenance corporelle d’origine, en butant à grands coups de shampoo toutes les bonnes substances prévues à cet effet, nous laissons la place aux mauvaises et à un cuir chevelu qui se rebiffe en balançant le sébum à blinde.

Soyons flemmards, laissons notre body faire le taf et détendons-nous sur le cheveu qui crisse.

Les relous du no-poo, par Polo

 

*Blogs :

Antigone XX1 : « le jour où j’ai arrêté de me laver les cheveux »

Green me up : « routine beauté »

 

Achats:

Bicarbo et Rhassoul

Shikakai

 

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3 commentaires

  1. Pff j’avais écrit un super long commentaire mais j’ai tout perdu donc je recommence!

    Bref, moi aussi j’ai commencé la grande aventure du no-poo / low-poo il y a 3 ans après la lecture du post d’Antigone!

    La description du process « bicarbonate / vinaigre » m’ayant toujours un peu dégoûtée, je suis allée directement à la case Ghassoul. Super motivée, j’imaginais déjà la fin du shampoing tous les deux jours et des cheveux gras! Résultat? J’ai tenu 4 mois, en espaçant les shampoings max de 7 jours. A l’époque j’avais les cheveux ratiboisés donc autant dire qu’ils regraissaient à la vitesse de la lumière, et que c’était pas toujours folichon question « sentiment de propreté » du cuir chevelu. Et puis c’est peut-être une question de génétique qui sait? Au final j’ai abandonné, même si j’ai convaincu au passage Chacha de s’y mettre!

    Entre temps je me suis documentée sur l’analyse de composition des shampoings grâce au blog fantastique (mais qui a disparu depuis) « Les cheveux de Mini » (une nana un peu chelou qui d’ailleurs avait également failli me convaincre de tenter la technique du flux instinctif… mais ça n’a rien à voir avec le schmilblick).

    Je passe donc des heures dans les pharmacies et autres magasins soi-disant Bio à analyser les ingrédients pour chasser les méchants silicones et sulfates. Alors certes ça ne lave pas pareil, on n’a jamais cette impression de cheveux super propres, mais on n’a plus besoin d’après-shampoings pour réparer les pointes desséchées par la chimie qui décape.

    Sinon pour le reste je suis d’accord, la fécule/maizena en shampoing sec c’est pas mal surtout pour les blondes (ça laisse quand même un film blanc sur le cheveux), par contre ça ne résout pas le problème de l’odeur de poney, et le lavage de brosse quotidien est fondamental. Je le fais matin et soir perso, généralement après j’ai un peu la tronche d’Edward aux mains d’argent mais c’est pas bien grave. Une fois de temps en temps je suis obligée me laver les cheveux avec un vrai shampoing du commerce, plein de méchants sulfates, et après 24 heures mon cuir chevelu se venge et me balance des litres de sébum.

    Voilà, sinon le bicarbonate c’est quand même la vie, perso je l’utilise en déodorant depuis 2 ans et c’est nickel.

    1. Pour la fécule sur cheveux bruns, j’ai tenté l’ajout de chocolat dégraissé, thé noir moulu, cannelle : vite dégueu.
      Il ne manquait plus que les oeufs pour faire un gâteau avec mes cheveux.
      Poney power !

  2. J’ai commencé en même temps que notre blogueuse et c’est un vrai succès ! Je me lave les cheveux au no poo une fois tous les 15 jours voire 3 semaines. Un water only de temps en temps quand je vais à la piscine.
    Par contre je prends une contraception. Il est possible que mes cheveux graissent plus si je l’arrête.

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