Politique : j’suis verte ?

Politique : j'suis verte ? Par Polo

Politique : j’suis verte ?

Une punk sans chien au pays des chasseurs

La première fois que j’ai voté, c’était dans mon ancienne école primaire, pour Dominique Voynet, de concert avec mon amie d’enfance qui a viré à droite depuis. J’avais 18 ans. Depuis, je me suis tapé le duel Chirac-Lepen puis Macron-Lepen. Ca m’a fait mal de devoir voter deux fois pour des candidats de droite. Trois fois, si on compte mon infiltration aux dernières primaires de la droite pour virer Sarko. Je ne suis toujours pas convaincue du bien-fondé de ce geste.

En fait, je ne suis pas convaincue tout court par la politique. En revanche, je suis convaincue qu’il faut faire honneur au droit de vote. Vote blanc et son blanc bonnet l’abstention, très peu pour moi.

J’ai couché avec l’ennemi

Tout comme je n’ai jamais été avec un propriétaire de chien sans jamais l’avoir demandé au préalable, je n’ai jamais été avec un mec de droite. En fait si : deux. Mais je ne l’ai su qu’après, votre honneur, donc ça compte pas. Pendant deux présidentielles différentes.

Le premier avait voté à droite, scoop révélé par un de ses « amis » après la rupture (il me draguait). L’intéressé s’est rattrapé aux branches a posteriori en disant qu’il avait en fait voté au centre. Ca ne m’a pas consolée des masses. A sa décharge, je lui avais rebattu les oreilles avec la gauche pendant toute la campagne, me pensant en terrain ami. Il avait pas dû oser se confesser.

Présidentielles suivantes, pareil, je soûle monsieur (un autre) avec Ségolène Royale. Les élections passent, l’amour aussi et le soir de la rupture j’apprends par des amis communs qu’il est de droite. Républicain, pour être précise, comme la plupart des Australiens. Ca m’a fait plus mal que la rupture. Heureusement qu’il ne votait pas en France.

 

Politique : j’suis verte ?

Je suis de gauche, comme ma mère et contrairement à mon père. Mais je ne m’y intéresse pas tellement. J’écoute France Inter, parfois France info, n’ai pas la télé et ne lis pas les journaux. Donc je ne vois pas même pas à quoi ressemblent les politiques. Dans mon cerveau d’huître :

  • droite = méchant
  • extrême droite = très méchant
  • gauche = gentil
  • extrême gauche = pas forcément très gentil
  • centre = mou

Mais alors, en grande prêtresse de l’écologie, quid des partis dédiés ?

En général, quand ça craint pas, je vote pour les verts au premier tour et pour la gauche au deuxième. Quand ça craint, ambiance Lepen, je vote pour le PS au premier tour. C’est comme ça que je me suis retrouvée à voter Jospin en 2002, ben j’étais plutôt contente de mon coup. J’aimais bien Eva Joly mais bon j’y connais rien, alors j’me mouille pas trop. Je me contente d’agir à titre individuel, comme le prône Pierre Rabhi et sa fameuse légende du colibris.

 

Une punk sans chien au pays des chasseurs

Je vis depuis quelques temps dans un village de droite du 7.7. Moi qui habitais dans le 20ème arrondissement de Paris depuis 20 ans, historiquement PS avec de bons résultats de vote écolo, je réalise aujourd’hui combien je baignais dans une ambiance de gauche. Si on ajoute à ça mon entourage artistique, ma vision du monde était en réalité assez restreinte.

Paris + 20è arrondissement + milieu de la musique = bisounours

Aujourd’hui, dans mon village de Seine et Marne, peuplé de 4×4 blancs immaculés, de chasseurs avinés et d’enfants blonds, je me sens comme une punk sans chien avec ma tempe rasée, mon intermittence du spectacle et mon vélo non-électrique.

J’aurais pu m’en douter quand j’ai visité, en passant devant la mairie la veille du deuxième tour des présidentielles. A l’affiche : droite ou extrême droite. La peste ou le choléra. Malheureusement, je ne compte pas y rester suffisamment longtemps pour faire force d’opposition dans les urnes. Le seul cours de yoga que j’ai trouvé dans le coin était un cours de gym volontaire, moyenne d’âge 82 ans. Les AMAP que j’ai contactées, à minimum 7km, m’ont paru sympathiques quoiqu’un peu en manque de lien social, au vu de la durée des appels avec leurs gérantes. J’aime les légumes, mais bon, j’ai une life.

Bref, j’ai zéro vie sociale locale, les commerces sont chers et les jardins bien tondus. En plus ils ratissent l’herbe et la jettent au lieu de la garder pour pailler ou composter. C’en est trop, je vais pas tarder à retourner chez les pauvres, les noirs et les gays.

Et fuck le potager.

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