Saison 1 : J’suis verte croque la pomme
Déflorage d’AMAP
A ce moment-là, le trio patate-carotte-poireaux, à peu près les seuls légumes à moins de 3,5€ le kilo chez Biocoop, j’en ai soupé.
Un jour mon pote Jako me dit : “tiens j’ai vu des gens avec des cagettes de légumes dans le hall d’un immeuble vers chez toi, ça pourrait t’intéresser, nan ?”.
Du chou rouge chez les communistes
N’écoutant que mon courage, je m’y rends pour me renseigner : c’est une AMAP qui se réunit dans ce fameux hall d’immeuble 70’s dans son jus. Ce point de distribution étant complet, je m’inscris donc sur la liste d’attente pour l’année suivante et, assoiffée de légumes, pousse jusqu’à leur autre local un peu plus loin : une petite antenne du PCF.
De plus en plus glam.
Après avoir encore parlé à des gens, voire souri, je signe mon tout premier “contrat-légumes” à l’AMAP n°1 pour un an.
Toute première fois : comment ça marche ?
Le panier hebdomadaire revient à 14€ les 4kg de légumes. On prépaye pour l’année, en plusieurs fois si on veut, pour financer la production à venir : un engagement auprès du producteur, y compris en cas de mauvaise récolte. L’agriculteur est choisi par les adhérents en assemblée générale (on est censé y assister).
Pendant l’année que dure le contrat, qui commence en septembre, on s’engage aussi à assurer deux permanences de distribution des paniers, et à aller au moins une fois à la ferme, qui est située en région parisienne (local oblige).
Tout ça est sympa. Sauf quand on est inadaptée sociale.
L’orgie de légumes
C’est ainsi que je me retrouve à aller chercher toutes les semaines un quintal de légumes pour moi toute seule, dont 3 salades accompagnées de leurs limaces et environ 94 échalotes.
Je suis une bleue : erreur d’appréciation de débutante.
Dans les dîners en ville, je me mets à offrir un chou plutôt qu’un bouquet.
J’invente également “la soupe AMAP” dans laquelle je mixe pelle-melle tous les légumes qui me restent encore à l’approche de la prochaine distribution, y compris la laitue (et les limaces).
Adopte un mec à l’AMAP
L’agriculteur est assez beau gosse, je l’aide parfois à charger 3 cagettes vides en prenant garde à ne pas écailler mon vernis, mais il a tôt fait de remonter dans son camion d’un air détaché.
Quant aux “amapiens”, ils sont soit retraités ou chômistes en manque de lien social, soit jeunes mais avec des dread locks ou des iphones, voire tout ça à la fois.
Rien à me mettre sous la dent.
Le coeur d’artichaut a ses raisons : la rupture
Pour ma deuxième année dans cette AMAP, j’ai finalement une place dans cet authentique hall d’immeuble 70’s près de chez moi et je renouvelle mes voeux en co-signant avec une autre amapienne pour aller chercher un panier une semaine sur deux, afin d’alléger le harcèlement des légumes et la contrainte hebdomadaire.
L’avantage principal de cette AMAP n°1 est sa proximité. L’option bonus : deux jokers pendant l’été. Et comme dans toutes, on peut revendre ses paniers, envoyer quelqu’un le récupérer pour nous ou même commencer en tant qu’intermittent du panier.
Pour le reste, c’est un peu l’usine : 200 membres sur trois points de distribution, on s’éloigne un peu du modèle à taille humaine. Et puis les paniers sont mal équilibrés pour moi, en quantité et en diversité.
Un jour, une conversation avec l’agriculteur finit de me convaincre de changer de crèmerie. En effet, la charte à laquelle les producteurs adhèrent est pointue mais pas obtuse : elle n’exige pas de label bio mais une agriculture “raisonnée”.
Restons bons amis
L’amour a ses raisons : en poussant un peu la discussion, sa “raison” ne m’a pas semblée assez entière. En disant “ce qui est bien avec les salades c’est qu’il y a pas besoin de trop traiter”, il m’a tout à coup semblé moins sexy.
Pour se quitter en bons termes, une initiative que j’ai découverte avec l’AMAP n°1 est “Remise à flots” : des produits en pré-commande glanés en région (donc locaux) et transportés (voire maturés) par péniche (hyper écolo) jusqu’à Paris.
Le jour de la livraison 6 mois plus tard, déjà membre d’une autre AMAP, c’est en infidèle que je retourne sur les lieux de mes premières amours chercher ma commande.
Générique créé au Studio P@@
Bonjour J’ai été 3 ans sur liste d’attente de l’amap. La notre est bio (le maraîcher travaille en biodynamie. J’en suis très contente, les légumes sont cueillis le matin même… Cela va faire 7 ans que je suis inscrite…On fait de belles rencontres 🙂 avec les limaces et les adhérents 🙂