Potager de mes grands-parents, 80’s
Le potager pour les nuls (par une nulle)
Episode 1 : plan d’attaque
roman-photo
Après n’avoir cultivé qu’un ficus à Paris et des tomates sur échafaudage, j’me lance dans un petit potager à la campagne : préparatifs.
J’suis verte de la main
Certains changent l’eau en vin, et bien moi je transforme un bébé-ficus en arbre centenaire dans un 25m2 en plein Paris en quelques années grâce à ma main verte. Et à un taux d’humidité exceptionnel. Des champignons ont même poussé dans le pot, un automne. J’ai fini par arrêter de le rempoter dans plus grand pour qu’il arrête de croître. Je l’ai même taillé au ciseau (pas de matos) car je ne pouvais plus accéder à ma chambre. Il a même pas mouru. En quittant ce trou à rat, mon éternel voisin d’en face m’a demandé :
Qu’avez-vous fait de votre arbre ?
Il était sanglé dans un camion aussi grand que l’appart’ que je quittais. (Et donc, mon voisin matait chez moi.)
Aujourd’hui mon ficus centenaire de 13 ans pète la forme dans la campagne où je me suis installée pour passer à l’étape supérieure : lui faire pousser des copains dans de la vraie terre.
J’suis bleue : initiation chez Pierre Rabhi
Je vivais encore dans ma champignonnière quand je suis partie en stage « Le potager agro-écologique niveau 1 » chez Pierre Rabhi. En rentrant dans mon immeuble en ravalement, j’ai essayé de maintenir en vie les plants de tomates que j’avais rapportés d’Ardèche.
Ils ont fini rempotés d’urgence sur la terrasse de ma mère.
En arrivant dans ma campagne, j’ai relu mes notes de stage en attendant fébrilement le printemps. J’avais le trac.
Inventaire : la dèche de la bêche
- jardin de 180m2
- sachet de 32 graines de tomates Kokopelli*, la Rolls des semences agro-écologiques
- sachet de graines de persil bio datant de mes anciennes jardinières parisiennes
- bassine King Size
- pelle de balayette
- bouteilles en plastique et leur cutter
- cendre en direct du poêle
- forêt de Fontainebleau au bout de la rue, ses chevaux, leur caca
- vélo
- ficelle
Comment lancer un potager quand on n’y est pas tous les jours ?
Fraîchement débarquée de Paris à la campagne, j’ai passé l’hiver à relire mes notes de stage d’agro-écologie, en plus d’un cours en ligne de permaculture. Ce mode de culture en harmonie avec l’environnement permet, entre autre, une certaine autonomie, en particulier côté arrosage. Parce que bon je suis quand même pas mal à Paris.
Je me suis mis une pression de maboule. En théorie j’étais archi prête. En pratique, plus le printemps approchait, moins je savais par où commencer. Le stress des beaux jours. Heureusement qu’il a neigé tardivement, ça m’a donné du répit.
Plusieurs techniques étaient possibles : des « patates-cartons » aux « lasagnes » en passant par la « butte sandwich ».
- Le hic : toutes ces méthodes nécessitent du compost, des feuilles mortes, de l’herbe coupée et je n’avais rien de tout ça. Mr Patate, avait tout ramassé méticuleusement à l’automne et mis le tout dans la poubelle à « déchets végétaux ». Crotte.
- La solution arrosage :
1- planter des bouteilles en plastique coupées-retournées et autres pots de terre dans le sol pour récupérer l’eau de pluie (la seule valable pour arroser) et la distiller au compte-goutte. Ma bassine King Size n’étant pas encore remplie, j’arrose mes semis de tomates à… l’eau filtrée au charbon. Humains, tomates, même combat : no chlore !
2- pailler = recouvrir de paille ou dans mon cas de feuilles mortes ou de tonte pour garder l’humidité sans étouffer
Comment tout préparer sans voiture (puisqu’on est écolo) ?
Certains invités apportent des fleurs, et bien les miens ont apporté un sac de 20L de terreau bio, des godets pour semis et une bêche qu’ils avaient en trop. Une rivière de diamant m’aurait fait moins plaisir. Ils savaient que je n’avais ni compost ni matos ni bagnole.
Mais en allant nous promener, ils ont découvert une mine d’or dans la forêt voisine : 3 magnifiques tas d’herbe coupée, feuilles mortes et compost mûr laissés là, à disposition, ainsi que du crottin de cheval au bord du chemin. La grosse teuf. Sans doute le permaculteur du coin. J’avais dû passer au moins 20 fois devant sans les voir. Du crottin dans les yeux, la meuf.
Dès le lendemain, je suis retournée à pied avec mon caddie de récup’ faire mon shopping dans la forêt avec pour seule pelle, celle de ma balayette. Suffisant pour le petit lopin que je compte cultiver.
Conclusion : si tu n’as pas de voiture, aie un caddie et des amis qui ont des yeux, des cerveaux et des coeurs. Voire une voiture.
J’avoue ne pas avoir rempli un sac de crottin et n’avoir jamais retrouvé le tas de « BRF » (bois raméal fragmenté) qui avait l’air d’être LE trésor de la mort qui tue.
Après « Le potager pour les nuls (par une nulle) épisode 1 : Plan d’attaque », à venir : l’épisode 2 « J’attaque les plants » : préparation de la parcelle, semis et compost.
Avé d’autres photos de moi en pleine action.
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