J’suis grainivore : ciao, produits laitiers

Végétalisme : Lait humain, par Polo

J’suis grainivore

comment j’suis devenue végétalienne

1. Produits laitiers : de la vache au riz

La vache à lait

Dans ma quête de la digestion indolore, mon acupuncteur chéri m’avait alertée sur la difficulté de l’adulte à digérer le lait. Et quand je parle d’adulte, je parle aussi des animaux : en effet, aucune autre espèce ne consomme de lait après avoir fini de têter sa mère. Les humains, eux, continuent même quand leur croissance est terminée depuis belle lurette. Ils consomment de surcroît le lait d’une autre espèce : principalement celui de la vache et ses produits dérivés comme les yaourts et le fromage, encore plus concentré.

Or, ce lait est destiné à faire grossir un veau jusqu’à 500 à 900kg : il est donc très riche. Trop riche, pour un pauvre humain de 75kg tout mouillé qui ne prendra plus un centimètre de hauteur. Il les prendra donc en largeur, en encrassant au passage toute la machine.

Nos amis pour la vie, les produits laitiers ?

Je m’étais déjà calmée sur la vache quand, après analyses, j’ai découvert que j’y étais intolérante (bloubloup dans le bidon, spots sur la fraise…).

J’suis devenue chèvre

Ne supportant pas le lait de vache, je me suis rabattue sur la chèvre et la brebis. En effet, leur composition est plus proche de celle du lait humain, et donc moins indigeste. Je me suis mise au fromage de chèvre. Quant aux yaourts, trouvant qu’ils coûtaient trop cher, je me suis mise à les faire moi-même à base de lait de chèvre, dans une yaourtière.

En fouillant un peu, j’ai appris que la loi autorise un taux relativement élevé de pus dans le lait, y compris dans le bio. De l’ordre d’une goutte par verre. La faute à l’allaitement intensif demandé aux vaches, rendu quasiment continu par des techniques que je ne maîtrise pas. Le concept de « vache à lait » a été créé par l’Homme. Je vous passe le couplet sur la séparation de la vache et de son veau, forcément, car le lait n’est pas pour lui. A la fin, elles tombent d’épuisement, avant l’abattoir, sinon c’est pas marrant. Conclusion paradoxale : si vous voulez donner une vie meilleure aux vaches, sans pour autant être végétarien, mieux vaut manger leur viande que boire leur lait. Dingue, non ?

Concernant le lait de chèvre et de brebis, j’imagine sa production moins demandée donc moins intensive mais j’ai un vieux doute sur la marque allemande qu’on trouve dans tous les grandes enseignes bio, j’aimerais bien aller voire l’exploitation… Et puis à presque 4€ le litre, dont 5 gouttes de pus, ça fait cher. Ce prix est plus acceptable quand on le rapporte au prix du yaourt, sachant qu’on peut en faire 7 avec un litre, dont un qu’on garde pour la fournée suivante. Mais le lait de chèvre et de brebis « prennent » mal, il faut y ajouter un gélifiant comme l’agar-agar ou un épaississant comme l’arrow root. J’ai fini par devenir intolérante à l’agar-agar par manque de diversification alimentaire, et l’arrow root fait des grumeaux. Tout ça à commencé à me gaver sévère.

L’alternative fraîche : « laits » végétaux

En plus de mes intolérances et de ma réflexion, est arrivé mon régime anti-candidose ne m’autorisant que du fromage de chèvre ou brebis frais. L’étau laitier a commencé à se resserrer. Ne mangeant déjà plus de viande, je découvre alors que, si plusieurs fromages sont fabriqués à l’aide de présure végétale, ces fromages frais contiennent de la présure animale, c’est-à-dire des bactéries prélevées dans l’estomac du veau, évidemment pas sous anesthésie générale ni bouquet de fleur au réveil. Sans réveil du tout. En tant que végétarienne, je ne pouvais pas cautionner ça. C’est ainsi que j’ai totalement arrêté tout produit laitier.

Cette décision a donné un coup de fouet à mes habitudes culinaires : dans ma cuisine de 1,5m2, je me suis mise à fabriquer des desserts végétaux à base de « lait » de riz ou de soja, à utiliser des « crèmes » végétales pour mes plats salés et puis carrément à fabriquer ces laits et crèmes végétaux moi-même. Un peu chronophage mais valorisant et économique. Le livre qui m’a beaucoup aidée est celui d’Anne Brunner*. Comme elle le promet, il n’y a pas forcément besoin de tout un tas d’ustensiles et encore moins d’un budget de ouf, car la nourriture végétale est plutôt bon marché, surtout comparée aux produits d’origine animale.

Le veau au docteur, par Polo

 


Laits et yaourts végétaux, par Anne Brunner
« Laits et yaourts végétaux faits maison », par Anne Brunner Editions La Plage

 

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