J’suis grainivore 2 : ciao, produits carnés

Végétalisme : La politique de l'autruche, par Polo

J’suis grainivore

comment j’suis devenue végétalienne

2. Produits carnés : adieu veau, vache, poisson

1. Carniste : viande et poisson bio

Voir la tête du poisson, arracher les pattes des crevettes, extirper un mollusque de sa coquille, j’ai toujours eu du mal. Du mal avec les animaux « entiers » dans l’assiette, en résumé, et s’ils avaient le malheur d’être vivants, comme les huîtres, j’aimais pas du tout. Et les huîtres me le rendaient bien. Mais j’étais bel et bien ce qu’on appelle une « carniste ».

Quand j’ai commencé à manger bio, j’achetais parfois du poulet à -30 % chez Biocoop et j’en mangeais sous toutes les formes pendant plusieurs jours, jusqu’à la carcasse dont je faisais un bouillon. Le poisson, je n’en ai jamais beaucoup cuisiné, rapport aux trous à rats que j’ai habités, rapport à l’odeur.

Nourriture pas chère : à quel prix ?

En commençant à faire mes courses en bio, j’ai réalisé que, oui, si on s’accroche à la même liste de courses qu’en supermarché classique, ça peut revenir plus cher. Mais ne sont-ce pas les supermarchés classiques qui ne sont pas assez chers ? En effet, les bas prix se répercutent sur la qualité, l’origine et les conditions de fabrication des produits. Pas cher, mais à quel prix ? Au prix de la santé des consommateurs, des ouvriers agricoles, et bien sûr, de la santé de la planète et des animaux.

Or, les magasins bio vendent tout un tas de trucs différents qui sont autant d’occasions de renouveler sa cuisine. En sus, on réalise que les produits qu’on y achète, moins raffinés, moins appauvris par les traitements chimiques, sont plus nourrissants, à quantité égale. C’est tout un état d’esprit qui change, lentement : on se met à expérimenter, à faire soi-même, ce qui paradoxalement, peut générer un gain de temps. Et d’argent, au final, car en achetant des produits non transformés, en vrac, au juste poids, ça peut revenir moins cher que du plat cuisiné, du conditionné, même en non bio. Plus besoin de prendre le temps et l’argent d’aller acheter :

  • des crèmes-desserts en pots individuels pour anorexique, alors que je peux en faire à la demande, pour un régiment, en trois secondes, avec un pot de purée d’amande et un sachet de graines de chia
  • du bouillon de légumes en cubes, alors que je peux en faire avec des épluchures et le transformer en glaçons-cubes
  • de la pâte brisée, alors que je peux en faire 5 avec mon kilo de farine bio à 3€ et un peu d’huile d’olive, et les congeler d’avance

….

Tout cette cuisine permet aussi de savoir ce qu’il y a dans notre assiette, évitant ainsi le syndrome de la saucisse.

2.Flexitarienne : ne mange pas de viande ni de poisson, sauf quand elle en mange

Quand j’ai commencé à me poser des questions sur le sujet, j’ai décidé de ne manger que des produits provenant de petits producteurs faisant les choses bien. Comprendre : traitant bien leurs bêtes, ne leur donnant pas n’importe quoi à brouter et ne les gavant pas d’antiobios.

En pratique, c’était parfois un poulet en promo chez Biocoop, mais au resto, quand il y avait de la viande bio, il fallait se lever tôt pour savoir d’où elle venait. Quant au poisson, quand on sait que 70 à 80 % du poisson dit « sauvage » est en fait du poisson d’élevage, donc parqué et shooté aux médocs, bon ben, on est bien avancé*.

Donc concrètement, j’en suis vite venue à ne preque plus manger de viande ni de poisson, faute de pouvoir être sûre de la qualité de leur production.

3 : Végétarienne : zéro chair animale (y compris le poisson, oui (et les « fruits » de mer))

S’ils peuvent être plus ou moins bien traités pendant leur vie, j’ai fini par me dire que les animaux finissent toujours pas se faire buter. Et ça, un jour, ben j’ai plus pu. Avec une amie en plein questionnement aussi, on s’est lancées : on est devenues végétariennes.

Gros problème de vocabulaire chez les restaurateurs, dont c’est tout de même le métier : combien de fois on me propose du poisson quand je dis que je suis végétarienne ! Un resto branchouille parisien propose même un bobun végétarien, mais il est ajouté au stylo sur la carte « avec sauce au poisson ».

A leur décharge, il y a aussi des gens qui ne mangent pas de viande mais consomment du poisson. Pisciphages ? Carniphobes ? Certains se disent végétariens. Pour ma part, je les appelle sarcastiquement les « végét-aryens », car ils font une hiérarchie entre les espèces vivantes. En vrai, ça s’appelle le spécisme, un terme sérieux pour dire que tu manges une vache mais pas ton chat. Mais c’est une autre histoire déjà ultra bien traitée par la caustique « Insolente Veggie » dans ses BD*.

4. Végétalienne : que du végétal, rien d’animal de près ou de loin

Ne mangeant plus du tout de chair animale, j’avais aussi arrêté le fromage, même de chèvre, car il contient de la présure animale prélevée DANS le veau, comme je l’explique dans J’suis Grainivore 1, et des œufs de poules bien traitées de mon AMAP n°3. 

C’est alors que dans le cadre de ma Candidose intestinale, on m’a découvert une intolérance au blanc d’oeuf. Il ne me restait donc d’animal que le jaune d’oeuf. Pendant un temps, je me suis régalée de mayonnaises maison signées M.Patate, qui mangeait mon blanc lorsque nous faisions deux œufs au plat.

A la fin de mon contrat AMAP, j’ai arrêté les œufs et donc sauté ce dernier pas vers le végétalisme.

Alors, tu manges quoi, des graines ?

Oui,

  • Des graines de tournesol, de courge, de sésame… hyper nutritives !
  • Des légumes : c’est ce que je mange principalement. Frais, bio, locaux, de saison. Crus, vapeur, à l’étouffée, en curry, en tarte, en cake, en purée, en soupe, en salade, à la croque…
  • Des légumineuses, qui sont une mine de protéines, très nourrissantes, bon marché et pour ainsi dire, impérissables : lentilles, haricots secs…
  • Des céréales : riz, quinoa, sarrasin… pour la version sans gluten

Au début je me gavais de soja bio sous toutes ses formes : yaourts maison, tofu… ma naturopathe n’est pas trop fan, et en plus ça me fait prouter, et avec le temps je réalise que je suis rassasiée sans, alors en général, je m’en passe.

Ah cette obsession des protéines, alors qu’il y a tout ce qu’il faut dans les légumes et les légumineuses.

Ah cette manie de vouloir tout substituer. De la tétine à la clope, jusqu’au « steak de soja ». Certains sont même estampillés « végane » mais contiennent des œufs. N’importe quoi, tout pour le fric ! D’après moi, il suffit de réinventer son alimentation, ne pas se baser sur d’anciens schémas.

J’ai tendance à manger trop de fruits à coques. J’ai dû faire une pause d’amandes pendant 6 mois pour cause.. d’intolérance temporaire. Le secret est la diversification, surtout pour les aliments allergènes comme les fruits à coques. Mais dans mon cas, le choix se restreignant de plus en plus, ça devient de plus en plus compliqué. Mon acupuncteur, toujours le même, dit que la plupart des gens sur la planète mangent la même chose tous les jours et qu’ils ne s’en portent pas plus mal.

Travaux pratiques : le jeu des sept zerreurs

Trouve l’erreur dans cette recette !

http://www.lesfoodies.com/emylancelle/recette/cake-sale-vegetalien-leger-et-savoureux

Réponse pour ceux qui étaient au fond de la classe contre le radiateur : le bon point est que le véganisme exclue effectivement les produits provenant des animaux comme le lait et les œufs mais leur chair, aussi, forcément. Et le thon, c’est de la chair animale, car le poisson, c’est un animal. Après, sans l’estampiller « végane », cette recette peut effectivement servir pour la maman intolérante de cette cuisinière internaute.

5. Végane = végétalien + aucune exploitation animale dans tous les autres domaines

Je parle par exemple du domaine de l’habillement dans Cuir, j’aurai ta peau.

Flétan végane, par Polo



*Insolente Veggie

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